Elles ne sont pas toutes médicinales !

Des amis viennent de vous offrir une nouvelle plante, ou vous promenez votre chien dans la campagne. Curiosité oblige, il s’y intéresse, mâchonne ou ingère des feuilles ou des baies. Attention, il faut observer votre compagnon et si vous reconnaissez une des plantes citées dans ce mémo, consultez votre vétérinaire au plus vite.

Quelles sont les plantes concernées ?

• Les plantes à risque digestif (vomissements, diarrhée) : Bouton d’or, Bégonia, Buis, Chèvrefeuille, Glaïeul, Glycine, Houx, Iris, Jacinthe, Jonquille, Narcisse, Philodendron, Rhododendron, Rhubarbe, Tulipe.
• Plantes dangereuses, qui peuvent provoquer des troubles nerveux, respiratoires, cardiaques : Arum, baies du Gui, Hortensia, Laurier rose ou cerise, Lierre, Lupin.
• Les plantes mortelles : capables de provoquer la mort par arrêt cardiaque, inflammation aiguë des reins, troubles nerveux… : Aconit, Colchique, Cigüe, digitale, If, Muguet, Pois de senteur, Ricin.

Le cannabis

L’intoxication par le cannabis survient lorsque le chien l’ingère. L’intoxication par inhalation est rare. Il agit rapidement, pour produire tout d’abord salivation, tremblements, incoordination des mouvements, paralysie partielle. L’animal est soit excité ou au contraire très abattu, on ne sait pas bien s’il a des hallucinations. En tout cas, des difficultés respiratoires peuvent apparaitre, avec coma qui peut s’avérer fatal.

Le tabac

Si vous laissez trainer des cigarettes ou des cigares, certains curieux vont trouver malin de les consommer. L’état général est atteint, avec prostration, perte d’appétit, quelques troubles digestifs éventuellement, mais surtout là encore de l’incoordination motrice et des tremblements. La guérison survient en quelques jours s’il n’en a pas trop consommé. Dans le cas contraire, des troubles cardiaques et une diarrhée à odeur de tabac viennent précéder un coma et une mort probable.

Le gui

En mangeant les baies à Noël (une grande quantité), le chien, en hypotension, va abondamment saliver, vomir, avoir des diarrhées. Le plus spectaculaire est la perte d’équilibre et surtout une hyperréactivité à toutes les stimulations. C’est une intoxication grave et fréquemment mortelle.

Le houx

Le tableau clinique est classique après absorption des baies rouges : vomissement, diarrhée, salivation en cas de consommation modérée, abattement et coma en cas d’ingestion plus importante.

Le pommier d’amour

Cet arbuste vert à fleurs blanches, qui donne des fruits verts, jaunes puis rouges, est utilisé en décoration à Noël. Ses fruits sont toxiques avec les mêmes symptômes que le houx, avec des convulsions en plus. L’évolution est en général moins grave.

Le philodendron

Il provoque une inflammation des babines avec salivation. Vomissements et diarrhées se joignent au tableau. Le pronostic est généralement bon, sauf chez le chat.

Le Laurier rose

Dans l’heure, des coliques violentes accompagnées de diarrhées et vomissements surviennent à côté de signes nerveux (tremblements et convulsions). Le tout peut conduire à un coma mortel.

L’if

Cette plante est très toxique (moins de 8 g de plante fraiche par kilo de poids !). En cas d’ingestion massive, la mort est foudroyante. Si la quantité consommée n’est pas trop importante, les symptômes sont prostration, douleurs abdominales, vomissements, tremblement, chutes brutales sur le côté, coma et mort. Le traitement est malheureusement souvent illusoire.

Que faire si cela se produit ?

En cas d’ingestion d’une plante toxique, ne donnez pas à manger, ni à boire. Il convient de faire vomir le chien le plus rapidement possible (sirop d’Ipéca) ce qui limitera l’absorption du toxique. Votre vétérinaire devra intervenir dans les 3 heures maxi qui suivent l’ingestion. Si l’animal ne vomit pas, il faudra procéder à un lavage gastrique, administrera un pansement digestif (charbon activé), et traitera les symptômes s’ils sont déjà apparus. Ils surviennent de 30 minutes à 3 heures après l’ingestion. Généralement, le propriétaire ignore l’origine de l’intoxication et le vétérinaire instaure un traitement visant à soutenir les fonctions principales (cardiaques, respiratoires, hépatiques, rénales), à tranquilliser l’animal en cas de troubles nerveux, et à éliminer le plus rapidement possible les toxines (par une mise sous perfusion). L’hospitalisation de 1 à 3 jours est souvent souhaitable pour les plantes dangereuses ou mortelles.

Comment prévenir ?

Lorsque l’on possède des plantes d’appartement, il est toujours profitable d’en connaitre le type et la toxicité afin de gagner du temps dans les traitements en cas d’ingestion accidentelle. Ayez le n° de téléphone de votre véto à portée demain. Lors de ballades en extérieur, ne laissez pas votre chien manger les plantes qu’il peut rencontrer. En cas de doute (et comme nous ne sommes pas tous des botanistes émérites), si votre chien a ingéré une plante, coupez une feuille, une fleur, un fruit, ou bien photographiez avec votre téléphone portable ou un appareil numérique. Allez voir le vétérinaire ou le pépiniériste le plus proche. Ils vous renseigneront sur sa toxicité. L’éducation à la laisse, au rappel sont des atouts importants (demandez le guide du chiot à votre conseiller Husse). Si malgré tout votre compagnon s’approche systématiquement des plantes de votre maison, disposez des tapettes à souris à leur pied ou des odeurs puissantes (piment, parfums forts) pour l’écarter autant que possible. Lorsque vous décorez votre maison, placez le gui, le houx, pommier d’amour, if, poinsettia hors de portée.

Faites aussi confiance aux experts de Husse pour vous conseiller et vous rendre la vie heureuse au quotidien avec votre compagnon, surtout au moment de Noël ! Pour son bien-être, sa santé et l’année qui suit !